Grand bazar, souks, vente à la criée, foire, brocantes... Comment connaître une culture sans explorer ses marchés de rue ? On en apprend tellement en négociant une écharpe, en choisissant des pommes ou en observant l'aisance des autochtones au milieu des étals et des cartons entassés. Opération shopping ce matin avec 3 amies d'école, Aude, Juliette et Caroline, du côté de Mongkok.
Et voici une petite liste à puces d'impressions en vrac ...
- Les marchés en eux-mêmes... Nous en avons visité 3 : le bird, le flower et le goldfish market.
Je m'attendais à un coin touristique, bonne surprise : c'est on ne peut plus local ! Une grande avenue dans un jardin tout en longueur et partout des oiseaux (bien sûr), des cages, de petites coupes en porcelaine peintes pour abreuver les volatiles (d'un breuvage au miel s'il vous plait)...C'est très mignon sauf peut être les équivalents locaux de nos graines en sachets : les vendeurs proposent aussi des sacs de criquets, des petites grenouilles encore roses et foetales, des vers et autres mille pattes . Souvent importés de Chine continentale, ces petits animaux grouillent sur tous les étals sous l'oeil avide de leurs voisins à plumes. Animaux de compagnie préférés des hong-kongais, les oiseaux sont choyés pour leur voix. Ils sont même promenés dans les parcs à la tombée de la nuit dans des cages traditionnelles ouvragées et protégées par un petit rideau blanc.
Le marché aux fleurs est aussi à faire Des bouquets de roses dont les fleurs sont emballées individuellement, des plantes vertes, des fleurs multicolores et des bouquets mélants paillettes et peluches pour un résultat joyeusement kitsch. Un brouhaha sympathique et surtout des découvertes florales inédites.
Quant au marché aux poissons (plutôt un quartier en fait) il y en a de toutes les tailles et de toutes les couleurs et autant de styles d'aquarium. Les animaleries proposent aussi une large gamme d'habillement canin ( Ah, si vous pouviez voir ces 4 petites converses à têtes de mort en pointure 5 ou ce petit sac à dos rose à paillettes ...)
- Le métro : pas cher, propre et rapide...le rêve ! La carte Octopus, un genre de Monéo à grande échelle rend bien des services. Les tourniquets s'ouvrent dans les 2 sens et les enfants ne payent que s'ils sont plus grands que la barre (si logique !).
- Les femmes de Paris... Une jeune hong-kongaise arborait ces mots sur un tee-shirt noir. Elles sont classes les jeunes femmes d'ici, très soignées dans leur petites robes élégantes, ceinturées et variées. Elles n'ont rien à envier à la mythique parisienne. La Tour Eiffel et les slogans français sont cependant très présents. Plus que le drapeau anglais qu'on attendait au tournant. Les traductions sont souvent aléatoires, ainsi un TShirt dans un magasin très classe déclarait : Je suis rafraichis et belle, je vas dans eau bleu. Calligraphiquement, c'était joli. Une boulangerie pseudo française (DeliFrans) proposait dans le métro des énormes choux à la crême (les Margots) et des gaufres en sandwich rappelant vaguement un mille-feuille... Plus loin, une marque de beauté se vante en 4m sur 3 même d'avoir été élue (en français dans le texte, s'il vous plait) "produit de l'année 2010-2011 par un jury de femme". Vous-aussi, vous plébiscitez les produits "Ingrid Millet", non ?
Au supermarché, en cherchant le rayon des nouilles deshydratées (oui, oui un rayon entier), j'ai aperçu un pot de confiture Bonne-Maman (Purée de Marrons) avec en dessous la mention "imported from Japan".
Franchement classe.
- Infos superflus et petites questions existentielles :
Les nouveaux territoires sont nouveaux depuis 1898.
Il y a un temperature check point dans l'aéroport.
Dans mon quartier chaque immeuble à sa piscine.
Hier j'ai pris un verre (comprendre mener une expédition dans une foule compacte) à Carnegie's. Ce bar très anglo-néo-colonial-rock-mini-boîte-de-nuit est un petit coin occidental au milieu d'une rue passante. Ici, on rentre à l'intérieur lorsqu'on a trop chaud.
La dernière jonque à voile rouge du port marche en réalité au moteur.
Un homme accompagné d'une policière (...ou d'une jeune femme en uniforme qui en impose) est passée bruyamment pour le "Pest Control" dans notre chambre (en plus pendant la sacro-sainte méridienne). Première analyse les yeux mi-clos, le produit est mis, génial, ils ne rigolent pas avec la sécurité pourtant la chambre paraît propre. Puis, mieux réveillée, hum, vous avez dit pest ? En réalité, contrairement à pestilence, pest désigne simplement les "organismes nuisibles". Effectivement, de gros cafards de 5 cm se baladent parfois sur les trottoirs...
* PS : cf titre, le marché de Nianio, malgré une consonnance asiatique indéniable, n'existe que dans les blagues d'enfants. Des feutres, des libellules, des briquets, des kiwis et du purin OUI mais des bOnbOns, des mArsOuins, des pAtAtes, des pOires ou des pOterie, ça NON !