jeudi 29 septembre 2011

Y'a quelque chose qu'hier encore n'existait pas...


         On employait vers 1793 l'expression "être en l'air", qui a été attestée sous la forme "être dans l'air" dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle sous-entend que quelque chose se prépare, que l'on pressent un événement. La relation à l' "air" , et donc à un milieu gazeux, évoque la propagation lente mais progressive d'une situation. *


          Avant d'arriver ici, il y a plusieurs choses pour lesquelles je n'étais vraiment pas prête. Par exemple, j'avais un énorme sac de randonnée mais pas de sac de couchage, un projet de blog mais pas d'ordinateur, un livre de mandarin mais aucune notion de cantonais,  3 pulls et une veste mais pas de parapluie...
En revanche, sur un sujet, j'étais vraiment au taquet : les typhons.

Il y a très très longtemps, je devais avoir 10-12 ans, Papa m'a raconté l'histoire de l'un de ses collègues bloqué par un typhon en Asie. Disons à Hong Kong (au hasard). Le valeureux navigant avait fait des provisions de nourritures, pris son Palm (pour les jeux), quelques mots croisés et s'était réfugié dans sa salle de bain. Il avait rempli la baignoire d'eau douce, au cas où cela durait, et avait commencé son siège (assis sur les toilettes sans doute vu la taille des salles de bain...) en attendant que cela passe.
La raison du choix de la salle de bain ? Pas de fenêtre. Je me souviens avoir été éblouie par tant d'ingéniosité, avoir fait des salles de bain un refuge possible, et avoir craint que pareille mésaventure m'arrive un jour... Pas de fenêtre, vous imaginez. Depuis, un peu de maquillage, quelques bouquins et des masques à l'argile, et zhou, je peux tenir 24h !

A mon arrivée à HK, temps caniculaire, ciel dégagé, pas un souffle de vent... Je me suis dit que je m'étais trompée de destination. J'ai quand même vérifié : pas de fenêtre dans la salle de bain. Par contre, et c'est problématique à plus d'un titre, il n'y a pas de baignoire non plus...

Le sujet typhon n'a plus été évoqué à part sur la plage une certaine nuit.
Et puis, il y a deux jours, alors que tout se passait bien, un vent inhabituel s'est levé. Les gens ont commencé à se couvrir. Une certaine tension dans les transports. Le typhon s'incruste pour cette semaine.
Retour heure par heure...


Hier :14h00 : Il y a un peu de vent. Cela fait du bien dis donc, vous ne trouvez pas ? Regards incrédules des étudiants locaux. 
18h00 : Il y a un peu plus de vent tiens. Même carrément plus en fait, tiens; quand on ouvre la fenêtre, les rideaux se mettent à l'horizontal... Il est temps de comprendre qu'il se trame un truc.
20h00 : Sortir ou ne pas sortir ? Sur 4, 3 se rabattent sur la soupe de nouilles près de la résidence. On est au niveau 3.
23h30 : Bilan du retour des courses (de chevaux) d'Aude, difficile de marcher, pluies dilluviennes... mais la vie continue au rythme habituel.
9h30 ce matin : la fenêtre laissée légérement ouverte est maintenant fermée. Etrange impression d'avoir dormi dans un bateau. La page facebook de l'université indique l'annulation des cours de la matinée. On est passé au niveau 8 !
10h30 : ... et les cours de l'après midi aussi. Je décide de m'entraîner à faire les arbres à l'aquarelle. Tout en me renseignant d'un oeil distrait sur les risques encourus. A peu près nuls loin des côtes mais les affaires étrangères françaises sont toujours un peu flippantes : en gros une accalmie ne veut rien dire... au contraire !


12h30 : On a faim. On décide de sortir. De grosses branches encombrent les chaussés. Pas mal de palmiers sont un peu déplumés. La ville semble se réveiller d'un petit somme. Mais rien de bien méchant. Une pluie diluvienne mais de courte durée.
14h34 : j'ai mangé des moshi Ice, découvert que MacDo met un point d'honneur à rester ouvert pendant les typhons. Je retrouve mon bureau, lieu d'observation privilégié. Vers 15h30, pluies torrentielles, bourrasques visibles, les taxis pataugent. Les arbres sont ballotés dans tous les sens.
16h00 : Tout redevient calme.
16h38 : J'ai limite dessiné une forêt en fait. Il est vraiment temps de passer aux candidatures de stages...




lundi 26 septembre 2011

Papier cadeau et agence immobilière



          Souvent, avec les autres françaises on se fait des cadeaux. Nous avons toutes le même bas de pyjama rose et récemment j’ai offert un porte-clé. Le chocolat est également une monnaie d’échange … (d’ailleurs le filon épicerie chinoise s’est tarri, tout à été modifié, le grand carton a disparu, j’ai pu m’emparer in extremis des trois dernière tablettes isolées).

Mais ces petites réjouissances ne seraient rien sans leur emballage , un joli papier bleu pâle ponctué de charactères chinois et de traits noirs harmonieux…
En fait, tous les soirs en rentrant des cours, on croise le même monsieur, un peu agé, un peu vouté, mine affairé, air courageux mais un peu las. Habillé d'un pantalon large et d'une chemise, semblable à des centaines de personnes agées ici.

Il distribue ses papiers bleus, toujours les mêmes. Il évite de les donner aux Occidentaux d’habitude car ils sont en cantonais mais me remercie chaleureusement, l’air quand même un peu étonné, quand je tends la main ravie…Nous avons décrété que ce sont des pubs pour des agences immobilières. Si ça se trouve pas du tout et il faudra peut être changer de fournisseur d’emballage le jour ou nous ferons un cadeau à une amie chinoise …

Pour tout vous dire, il  n'y a pas d'âge légal pour la retraite à Hong Kong, et beaucoup de petits travaux sont réalisés par des personnes agées. Tranporter des cartons, vider les poubelles, nettoyer les portes, distribuer les journaux gratuits. Je suis impressionnée par leur active sérénité. Le matin, dès 7 ou 8 heures, ils sont des dizaines à faire des exercices de Tai Chi dans les parcs dans un calme imperturbable alors que la ville commence à s'agiter frénétiquement...




Très bientôt, premier cours de Tai Chi à 8h du matin à moitié endormie mais déplaçant une boule imaginaire et saluant le soleil, compte rendu d'une coupe de cheveux par un coiffeur cantonais ne parlant pas anglais, une randonnée avec un groupe organisé d'étudiants chinois (avec le petit parapluie à suivre), un cours sur le système bancaire chinois bien plus complexe qu'il n'y parait, une analyse comparative des meilleurs frozen yogurts de la ville, une revue de mode...

jeudi 22 septembre 2011

Wednesday, Happy Valley






Bonjour Madame, Monsieur, je m'appelle Russel, je suis un explorateur de la tribu des Wapitis, section 54, 12ème campement ...


Ce WE nous sommes parties à 5 en Robinsonade.
Ici, les chemins de randonnées sont terriblement bien balisés à tel point que la carte ne sert à rien (ce qui épargne bien des discussions, raccourcis, oppositions, débats ...voire combat). Imaginez une végétation très très dense et verdoyante traversée par une longue bande cimentée, vous avez le MacLehose Trail qui s'étend sur une centaine de km. Nous en avons fait 15 sous 40 degrés entre mer et montagne...




Pour partir randonner ici, il suffit de prendre un bus une trentaine de minutes puis un taxi, de se retrouver au milieu de nulle part sur les nouveaux territoires et de prendre le chemin au hasard (facile il semble n'y en avoir qu'un). On nous avait parlé d'une plage paradisiaque accessible seulement après 5 km de marche. Des baskets, 3L d'eau chacune, un poncho transparent donné par un passant (pour remplacer la tente que nous n'avons pas), un pique-nique, le trio chapeau-lunettes-crème solaire, nouveaux sacs de couchage... Par euphémisme, on pourrait dire qu'on était sacrément bien équipées.
Au début du chemin, nous avons croisé pas mal de monde en tongs et maillot, serviette en écharpe, encore mouillés, terminant leur petite balade depuis la plage... On s'est tout de suite senties un peu décalées avec nos énormes sacs et nos chaussures avec chaussettes. Eux ont sûrement dû se sentir intimidés. Des Canadiens nous ont conseillé la cascade...



La plage de Tai Wan en elle-même est très belle mais recouverte de nombreux déchets. Cela donne un sentiment de gâchis tous ces morceaux de plastiques et cadavres de bouteilles. Heureusement elle jouxte une plage  un peu plus sauvage et un peu moins habitée.  Et puis, nous avons déniché un petit paradis...

Pour y arriver il faut contourner un menaçant troupeau de vaches sombres et indolentes puis sauter au dessus d'un ruisseau, suivre une rivière par un chemin escarpé et glissant (alors que vous avez un lourd sac cf paragraphe précédent) pour enfin découvrir ça :


Des piscines naturelles sur trois niveaux surplombées d'une chute d'eau de 5m de haut...

Le soir nous avons dormi sur la plage sous les étoiles.
Cette phrase pourrait être le type même du profil Facebook qui fait rêver mais qui ne reflète pas toute la réalité :

  • Le réveil par lampes frontales à 2h du matin (oui nous avons retrouvé un peu plus tard des dingues de rando , un peu nos alter ego niveau équipement/implication mais en niveau 2 : torses nus, bâtons de marcheurs, Camel Back (Flore si tu me lis...)) ... tellement motivés qu'ils continuent leur rando la nuit
  • Nos amies vaches qui se sont toutes approchées de nous vers 2h du matin dans un bel ensemble touchant mais vraiment flippant (on a vu plus vendeur comme phobie)
  • Les bizutages gentillets à la hongKongaise. Le mystère de la danse du feu par une vingtaine de tee-shirts jaunes à une centaine de mètres de nous n'est pas étranger à l'incruste des vaches dans notre bivouac. Scène d'anthologie.
  • Le sable. Ce n'est pas pour rien que l'ami Crusoë n'a pas construit sa cabane sur le sable. La prochaine fois, je relirai mes classiques.
  • Les discussions pseudo informées d'un groupe de filles : les coups de lune (un cas recensé dans la parenté proche de l'une d'entre nous... Toinette, je retire mes allégations.), les serpents dont parle un article de journal très sérieux qu'on a oublié de lire, les requins dans une plage sans filets, le typhon né d'une rumeur un peu folle le vendredi précédent qui nous a fait scruté le ciel avec autant d'application que Joël Collado.
  • Les amis d'université qui débarquent au réveil... Mais la discussion qui a suivi était savoureuse : qu'est ce qui est le plus utile en WE notre feu ou leur Youkoulélé ? Clairement un échange de compétences serait le bienvenu !


Le lendemain, nous avons vu ce pont sur une plage Le plus brinquebalent et attachant de ma vie. C'est dit.
Nous avons aussi déjeuné dans un petit resto très épicé aux portions de riz énormes. A côté de nous, des touristes et des locaux, en mode récupération après leur marche... Une ambiance sympathique d'étape !




Nous avons aussi traversé des petits villages presque abandonnés à l'exception de quelques joueurs de mahjong et d'un service à thé... L'architecture donne un aperçu du Hong Kong d'avant (d'il n'y a pas si longtemps en fait).




Après une très belle marche nous avons repris notre bus pour voir petit à petit réapparaître les barres d'immeubles dans le soleil couchant heureusement pour atténuer le choc.


 LA NATURE DOIT ETRE EXPLOREE !


PPS : Les photos sont sublimes et garanties sans trucages. Merci pour le prêt !

lundi 19 septembre 2011

Festival de la mi-automne : dragon, lanterne et gâteau de lune !



"Ne te moque pas de ma demeure
La poutre en est inclinée et la chambre petite
Mais la lune qui brille sur la montagne est à moi."
Sing Heum




Mardi dernier, j'ai assisté à une dragon fire dance et c'était un sacré moment. Lundi dernier aussi d'ailleurs mais il était presque éteint alors ça ne compte pas trop...
Dans le nord de la Chine, les dragons ressemblent à des gros oiseaux à écailles (un peu comme dans nos dessins animés occidentaux) tandis que dans le sud, ils ressemblent à de longs serpents... Mais rassurez vous les deux crachent du feu. En revanche, le type "serpent" ne vole pas (Cf le trou dans l'immeuble précedemment évoqué).
En fait, je sais tout cela d'après notre voisin de barrière. On a attendu près d'une heure et demi le passage du Fire Dragon alors, forcément, cela donne l'occasion de discuter. Surtout lorsqu'on a pour coloc l'une de ces rares personnes qui attirent immédiatement sympathie et bavardages.
Ces deux représentations reflètent des découvertes archéologiques vieilles de plusieurs siècles... L'histoire des Fire Dargon Dances peut se résumer ainsi : pour canaliser les peurs suscitées par des fossiles mis à jour; on en fabrique des répliques grandeur nature : les dragons. Pour conjurer le sort, on les promène dans les villages en piquant sur leur dos des centaines de bâtonnets d'encens enflammés. Oh miracle, les maladies disparaissent : le dragon a donc des pouvoirs magiques.




Mais revenons à notre festival de la mi-automne.
Cela nous a permis de savourer un jour férié. Ce qui, vu le nombre de jours de vacances par an ici, vous montre l'importance de cette fête. Pendant cette période, toutes les familles chinoises se réunissent pour partager des mooncakes, regarder la pleine lune et éclairer parcs et jardins de petites lanternes. Dans Hong Kong, cela donne des rassemblements paisibles et festifs avec cette année un record Guiness battu : la plus grosse lanterne au monde. Imaginez une structure de poisson entièrement en bambous (comme les échafaudages, tout est lié...) et recouvertes de petites lanternes éclairées en rouge, orange, bleu, vert... L'installation faisait environ 5m de haut et était même gardée par des uniformes très sérieux.



Nous avons voulu participer à ces réjouissances avec quelques amis en échange et mon frère Thibaut (la touche famille). Nous avions du chocolat noir Côte d'Or (en déguster un carreau est déjà une fête) et un de ces fameux mooncakes. Il en existe un tas de recettes. Celui de Hong Kong est constitué d'une pâte délicieuse fourré d'un crème de graines de lotus et de jaunes d'oeufs entiers salés. Voici une petite recette; sous réserve de dénicher des graines de lotus en France...
Le mélange est très riche mais plutôt réussi !

Petit zoom pour admirer les dessins au sommet du Mooncake...

La soirée était vraiment agréable, surprenante et festive et, même si cela choque le Routard, les lanternes Hello Kitty en plastique; les guirlandes électriques et les bracelets fluo ça a aussi son charme...




Depuis cette fameuse soirée nous avons découvert une épicerie chinoise qui vend du Lindt lait amande à 9 HK dollars soit moins d'un euro. Ils ne doivent pas savoir l'or qu'ils ont entre les mains. Peut être que nous devrions prélever les tablettes par 2 ou 3 pour éviter une augmentation massive des prix... Cette même épicerie propose des Moshi Ice à 5 HK dollars (50 centimes) et une variété de crackers impressionnantes. Adieu supermarchés !

Je reviens d'une euphorisante dégustation de camembert dégoulinant et odorant avec Aude et Caroline (ramené en douce par Thibaut, du fond du coeur merci; en espérant d'ailleurs que le fond de ta valise sente moins que celui de notre frigo) en pleine Common Room à côté de Chinois jouant au Badminton. Un bon moment un peu surréaliste. On avait même déniché un presque pain.

TEASER POUR LA PROCHAINE LETTRE :
WE incroyable !


PS : Merci Aude et Sybille pour vos superbes photos !

lundi 12 septembre 2011

Estampes chinoises en version originale... (1)

Depuis avant-hier vers 23h34 (toujours l'heure des brillantes décisions suivies d'une exécution dans les 4 minutes) , je suis membre de la classe A1621AA1.
Rien de bien intimidant comme cela. Seulement, la classe A1621AA1, c'est un peu (beaucoup) un défi.
D'abord c'est à 10h le samedi matin pendant 7 semaines d'affilée. Ensuite, c'est totalement en cantonais (langue à 7 tons où même la prononciation du bonjour est au-dessus de mes forces.)
Enfin, je ne connais absolument rien à la "Chinese Landscape Painting". A vrai dire, les seuls Landscapes vraiment Chinese que j'ai vus ce sont les grattes-ciels de Hong Kong. On a vu beaucoup plus confucius-style comme paysages.



Un peu anxieuse à l'idée d'affronter un professeur en robe grise et à longue barbe je me suis précipité au Musée des Beaux Arts alors que même le Routard dit que c'est pas fou (ça n'a pas l'air comme ça, mais contredire le Routard, c'est une vrai prise de risque).
Il était fermé le jeudi. Heureusement pas la boutique. C'était magnifique.
Je suis ensuite rentrée par l'Avenue Of Stars, sur le bord de mer, marchant ainsi sur les pas (ou plutôt les empreintes de mains) de Bruce Lee et Jacky Chan. La mort mystérieuse du premier pendant un tournage n'a jamais été éclaircie. Le second est appelé communément "Djacky". Les deux acteurs jouissent d'une réputation hallucinante ici. Tout le monde se prend en photo devant leurs plaques... En toile de fond une vue magnifique sur Central et ses buildings...

Pour continuer ma remise à niveau "art oriental", j'ai trouvé un plan B, la bibliothèque. En fait, c'est un euphémisme : on trouve de tout dans cette méga médiathèque qui occupe un building entier. Entre autres on peut : imprimer, lire Vogue en Français, louer des films, les regarder sur place, manger, faire des recherches, assister à des conférences, se perdre dans les rayonnages des 5 ou 6 niveaux de livres à la classification subtile... J'ai trouvé deux livres passionnants aux éditions du British Museum. On y apprend par exemple à différencier l'art chinois de la vision porcelaine-estampes-boîte en laques très réductrice que nous en avons en France.


Sinon, nous avons été hier à Shek O. C'est un petit village, à à peine une heure d'ici où la vue sur une baie de granit rose est à couper le souffle. Ambiance fruits de mer et baignade par un temps radieux.
Les plages sont hyper équipées : douches, cabines, pontons, poste de sauvetage...




Une vieille dame avec un large chapeau-parasol écossais nous a suivi dans tout Shek O pour nous montrer par geste le temple et la direction de la plage. Nous l'avons recroisé plusieurs fois dans la journée. Souvent, les locaux n'hésitent pas à faire des détours pour nous aider à trouver notre chemin. Un monsieur nous a même offert un poncho en plastique lorsque nous avons été prises de cours par une pluie dilluviennne. Cette disponibilité spontanée et totalement désintéressée surprend un peu !

Nous avons eu aussi le repas d'accueil du Hall la semaine dernière (comprendre les 2 étages Xuemin du Student Hall). Je vous laisse imaginer 150 filles frappant en rythme leur baguettes sur les tables en chantant pour commencer le repas. Nous avons aussi eu le droit à une partie de Bingo endiablé où on pouvait gagner des crackers Hello Kitty (vraiment vénérée ici). Pour clôturer la soirée, nous avons été invitées à enjamber 3 drapeaux posés horizontalement sur des chaises puis à coller un post-it avec un voeu pour le semestre sur une fausse balançoire fleurie. C'était assez étonnant... mais plutôt marrant !

Je vous laisse, je dois m'entraîner à faire les branches d'arbres.

samedi 3 septembre 2011

Polaroids ...


Oui, le thé est partout. L'eau chaude servie pour accueillir dans les restaurants aussi...



Ambiance... Temple Street...

Urbanisme, bambous et translation...(with a dragon story inside)

Lorsqu'un bâtiment gêne, nous Français, nous démolissons. Les Hong-Kongais ont trouvé une solution pas forcément économique mais plutôt poétique : ils déplacent. Prenons Stanley.


Stanley est un joli petit village en bord de mer, agglomération la plus peuplée de l'archipel à l'arrivée des Anglais au XIXème siècle (aujourd'hui ça semble surréaliste). Il est connu pour son marché et ses deux temples colorés. Mais surtout, Stanley possède le plus ancien bâtiment colonial de Hong-Kong, Murray House, et cela ... depuis 2001. Six colonnes non reliées au bâtiment trônent fièrement devant, peut-être les pièces supplémentaires à la fin de ce puzzle géant de 4000 pierres... (un peu comme les vis chez Ikéa). L'abris en bois visible à gauche sur la première photo était lui aussi initialement à 15km.

Murry House


A vrai dire, Hong-Kong recèle plus d'une surprise lorsqu'on regarde la construction des bâtiments. Vous connaissez peut-être le feng shui (littéralement Vent, Eau) dont une version édulcorée arrive peu à peu en France. En fait, il existe une boussole à Feng Shui. Les experts sont toujours sollicités lorsqu'un nouveau bâtiment voit le jour (et il y en a...). La Bank Of China n'est pas gâté gâté alors on a tout fait pour compenser ça : inauguration le 8 octobre 1988 (oui, le 8 c'est un chiffre positif, l'équilibre, la symétrie...) , des pièces d'eau renvoient l'énergie condensée par les énormes losanges (aux angles beaucoup trop agressifs !), de nombreuses plantes vertes peuplent les étages ...
Au siège d'HSBC, un Escalator a même été déplacé pour son mauvais Feng Shui. D'ailleurs ce bâtiment (un intello du Feng Shui, une note inégalée ) est entièrement démontable. Construit sous Tatcher, il pouvait être facilement remonté ailleurs, en Chine continentale notamment, en cas de changement économiques trop contraignants. Voici les deux immeubles. Je laisse votre esthétique occidentale juger...
Bank Of China
HSBC
Et puis, avant de vous laisser, je rêve de vous communiquer ma nouvelle passion. Les échafaudages. Pas ces horreurs de métal qui défigurent nos immeubles Haussmaniens et amènent le musée d'Orsay à vendre des espaces publicitaires à Longines. Ici, les immeubles les plus moderne sont bâtis grâce à un savoir-faire millénaire : le bambou. En fait, le bambou est partout : balais, peinture, vaisselles, barrières, meubles, baguettes, sur les estampes, en déco... Métropole au gigantisme et au dynamisme postmoderne ou pas, sans bambou, pas de Hong Kong. Je me suis renseignée sur ces échafaudages artisanaux... Ils coûtent 10 fois moins cher que leurs équivalents européens. Ils plient mais ne rompent pas (ou, le cas échéant, ne démolissent pas de voitures...). Ils épousent la forme du bâtiment en respectant des formes géométriques simples (carrés égaux et diagonales de renfort, claie pour les sols). Les "hommes-araignées" sont en chaussettes et formés par une école spécialisée.
Environ trois chutes mortelles sont malheureusement recensées chaque année. Cependant, ce nombre semble faible comparé aux danger quotidiens auxquels sont exposés ces hommes.



J'oubliais l'histoire du dragon... Une légende raconte qu'un ou plusieurs dragons se cachent dans les montagnes qui entourent la ville. Par exemple, le lieu où je vis, Kowloon, signifie 9 dragons ( un pour chacune des 8 montagnes qui l'entourent, le neuvième étant incarné par l'empereur chinois de l'époque, Bing ). Or, certains architecte ont pris cette légende au pied de la lettre... Voici un exemple de litière "spécial dragon"... qui lui offre en prime une jolie vue sur la mer.





PS : Pour la petite histoire, la Bank Of China a été dessinée par Pei, architecte d'un autre monument anguleux, la Pyramide du Louvre !
PPS : Merci aux généreux participants pour les photos et pour l'éclairage sur les différences entre les bambous de Chine et d'Inde.
PPPS : Les coordonnées des maîtres en Feng Shui sont disponibles dans l'équivalent des Pages Jaunes pour Hong-Kong.

vendredi 2 septembre 2011

Il est frais mon crapaud...



Ca y est je commence à trouver mes marques, entre le gigantisme des gratte-ciels et le charme de petits marchés où le moindre espace est rentabilisé...

En gros, Hong Kong, c'est ça :

.... Ou ça :

 Et puis surtout, après quelques mauvaises surprise, je connais (presque) les Do et les Don't pour bien manger à HK...
Do : oubliez tout ce qu'on va a dit sur la différence sucré salé. C'est affreusement binaire... Un bon plat c'est un savant équilibre entre 5 goûts : sucré-salé-acide-amer-pimenté. Ehéh, et nous qui faisions les malins avec nos sucré-salé. Avouez que 5 goûts ça multiplie les possibilités ! (il y aussi des aliments masculin et féminin, incarnant le yin et le yang mais je suis pas encore très au point...)
Do : Demander un menu en Anglais. On ne comprend pas forcément mieux mais cela donne l'impression que la nourriture est un peu occidentalisée.
Extraits :
Sweet and Sour Pork Soup
Fried Pork Intestine with Sour Vegetables
Boiled Rabbit Fish with Soup
Stir Fried Escargots with Chili Black Beans Sauce
Pig Skin, Radish and Cuttlefish
- Don't : Demander toujours un menu en anglais. Choisir sur photo c'est beaucoup plus simple. Manger sans trop savoir ce qu'on mange parfois encore mieux.
Do : Le lait de soja, les moshi ice, les gâteaux de lune amandes-sésames, les dim sum, les crackers aux algues, les desserts aux graines de lotus, les mikado à la salade, le thé vert au Jasmin, le Seven Up...

Do : Manger nouilles ou riz à la chinoise... Position : cuillère en porcelaine dans la main gauche et baguettes dans la droite. Application : Mettre les aliments dans la cuillère puis y amener sa bouche, les saisir à l'aide des baguettes. Remarque :  Manger légèrement voûté. Le cas échéant, poser os de poulet ou de canard sur la table.
Do : Dîner sur Temple Street Market au milieu des étals du marché de nuit. Apprendre en direct le point précédent...
Don't : Faire confiance à un guide (pas Hachette je vous rassure) et chercher aveuglément un fabuleux restau typique et pas cher, puis au bout d'un piétinement multiple (et circulaire) se trouver devant un resto jap et très très cher. Revenir ensuite au premier resto envisagé. (mais se régaler)
Don't : Essayer une boisson sucrée au haricots rouges / lait parce que c'est rigolo. Idem pour le porc - légumes en gelée de riz... D'ailleurs ne pas oublier que crevettes et viandes se marient très bien.
Do : Lorsque la température frise les 33 degrés, siroter un petit jus Coco-tapioca dans la rue, préparé en direct pour 10HK$ (1euro).
- Don't : Visiter un marché aux poissons, après le déjeuner, à Kowloon City. Crapauds, brochettes d'insectes, hypocampes seches, poissons évidés (sauf le coeur), raviolis à l'air libre, chat qui surveille ... 
Do : Visiter un marché aux poissons à Kowloon City. Pas un touriste, des ménagères affairées et des vendeurs souriants. Un brouhaha sympathique !
Don't : aller à la cantine de l'école et se faire servir à table tellement on a l'air pommé...
Do : retourner à la cantine et s'y prendre beaucoup mieux. Réaliser que pour les spaghettis ou la salade, beaucoup utilisent une fourchette. Ne pas s'obstiner avec les baguettes.
- Don't : Prendre le verre d'eau chaude servi en accueil pour un thé magique et incolore et le trouver délicieux.
Do : Résolument, 4 mois ne suffiront pas pour goûter toutes les merveilles de cette ville.
- Don't : croire que l'on va manger que du riz. Le riz c'est plutôt le sud de la Chine et les rizières tandis que les nouilles plutôt le Nord (ou le blé pousse beaucoup mieux). Cela explique que la région de Canton (la ville est à 45 minutes de HK en train) soit connu pour son riz cantonais. Seulement, on trouve déjà une immense variété de riz cantonais... Alors je vous laisse imaginer la variété de types de restaurant...

La pause resumé-culture :
Les Hong-Kongais aiment manger... L'équivalent de "prendre un verre" est ici se faire un bon petit repas. Un restaurant pour 700 habitants, et partout de quoi prendre un petit en-cas. En fait, pression immobilière oblige, beaucoup d'appartement n'ont PAS de cuisine ou une toute petite sur le balcon... (cf alimentation odorante et appartement - pièce unique...) Cela explique également pourquoi les nouilles déshydratées ont autant de succès !


Le fruit à coque inconnu... A l'intérieur, une graine au goût de marron.