jeudi 29 septembre 2011

Y'a quelque chose qu'hier encore n'existait pas...


         On employait vers 1793 l'expression "être en l'air", qui a été attestée sous la forme "être dans l'air" dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle sous-entend que quelque chose se prépare, que l'on pressent un événement. La relation à l' "air" , et donc à un milieu gazeux, évoque la propagation lente mais progressive d'une situation. *


          Avant d'arriver ici, il y a plusieurs choses pour lesquelles je n'étais vraiment pas prête. Par exemple, j'avais un énorme sac de randonnée mais pas de sac de couchage, un projet de blog mais pas d'ordinateur, un livre de mandarin mais aucune notion de cantonais,  3 pulls et une veste mais pas de parapluie...
En revanche, sur un sujet, j'étais vraiment au taquet : les typhons.

Il y a très très longtemps, je devais avoir 10-12 ans, Papa m'a raconté l'histoire de l'un de ses collègues bloqué par un typhon en Asie. Disons à Hong Kong (au hasard). Le valeureux navigant avait fait des provisions de nourritures, pris son Palm (pour les jeux), quelques mots croisés et s'était réfugié dans sa salle de bain. Il avait rempli la baignoire d'eau douce, au cas où cela durait, et avait commencé son siège (assis sur les toilettes sans doute vu la taille des salles de bain...) en attendant que cela passe.
La raison du choix de la salle de bain ? Pas de fenêtre. Je me souviens avoir été éblouie par tant d'ingéniosité, avoir fait des salles de bain un refuge possible, et avoir craint que pareille mésaventure m'arrive un jour... Pas de fenêtre, vous imaginez. Depuis, un peu de maquillage, quelques bouquins et des masques à l'argile, et zhou, je peux tenir 24h !

A mon arrivée à HK, temps caniculaire, ciel dégagé, pas un souffle de vent... Je me suis dit que je m'étais trompée de destination. J'ai quand même vérifié : pas de fenêtre dans la salle de bain. Par contre, et c'est problématique à plus d'un titre, il n'y a pas de baignoire non plus...

Le sujet typhon n'a plus été évoqué à part sur la plage une certaine nuit.
Et puis, il y a deux jours, alors que tout se passait bien, un vent inhabituel s'est levé. Les gens ont commencé à se couvrir. Une certaine tension dans les transports. Le typhon s'incruste pour cette semaine.
Retour heure par heure...


Hier :14h00 : Il y a un peu de vent. Cela fait du bien dis donc, vous ne trouvez pas ? Regards incrédules des étudiants locaux. 
18h00 : Il y a un peu plus de vent tiens. Même carrément plus en fait, tiens; quand on ouvre la fenêtre, les rideaux se mettent à l'horizontal... Il est temps de comprendre qu'il se trame un truc.
20h00 : Sortir ou ne pas sortir ? Sur 4, 3 se rabattent sur la soupe de nouilles près de la résidence. On est au niveau 3.
23h30 : Bilan du retour des courses (de chevaux) d'Aude, difficile de marcher, pluies dilluviennes... mais la vie continue au rythme habituel.
9h30 ce matin : la fenêtre laissée légérement ouverte est maintenant fermée. Etrange impression d'avoir dormi dans un bateau. La page facebook de l'université indique l'annulation des cours de la matinée. On est passé au niveau 8 !
10h30 : ... et les cours de l'après midi aussi. Je décide de m'entraîner à faire les arbres à l'aquarelle. Tout en me renseignant d'un oeil distrait sur les risques encourus. A peu près nuls loin des côtes mais les affaires étrangères françaises sont toujours un peu flippantes : en gros une accalmie ne veut rien dire... au contraire !


12h30 : On a faim. On décide de sortir. De grosses branches encombrent les chaussés. Pas mal de palmiers sont un peu déplumés. La ville semble se réveiller d'un petit somme. Mais rien de bien méchant. Une pluie diluvienne mais de courte durée.
14h34 : j'ai mangé des moshi Ice, découvert que MacDo met un point d'honneur à rester ouvert pendant les typhons. Je retrouve mon bureau, lieu d'observation privilégié. Vers 15h30, pluies torrentielles, bourrasques visibles, les taxis pataugent. Les arbres sont ballotés dans tous les sens.
16h00 : Tout redevient calme.
16h38 : J'ai limite dessiné une forêt en fait. Il est vraiment temps de passer aux candidatures de stages...




5 commentaires:

  1. hé hé toujours un plaisir de te lire Marie.
    Je suis tout de meme étonné que tu n'ai pas scotché les vitres pour éviter les projections dans ta chambre...

    Math

    RépondreSupprimer
  2. on s'y croirait presque !!! si ce n'est qu'à Paris il fait 30 degrés et pas de vent... alors je ferme mes volets et j'imagine !

    PS: canon ta forêt à l'aquarelle ;-)

    Jordane

    RépondreSupprimer
  3. Au 7ème étage, pas de scotch mais au rez de chaussée il y avait même des sacs de sable devant les portes.
    Aujourd'hui, le ciel est gris bleu et on n'a l'impression qu'il ne s'est rien passé !
    A bientôt !
    Marie

    RépondreSupprimer
  4. C'est clair: tes aquarelles sont belles !!!
    et rien que pour ça, ça vaut le coup de s'expatrier 4 mois lol

    RépondreSupprimer
  5. et au fait titre très vendeur, mais quoi maman ? y a qqch qu'hier encore n'exisaiiit paaas !

    RépondreSupprimer